Il y a quelques années, j'ai pulvérisé mon tendon d'Achille lors d'une répétition de danse. Un moment, je me donnais à fond sur Aretha Franklin et le suivant j'ai eu l'impression qu'on m'avait explosé la cheville avec une batte de baseball.
Aux urgences, un jeune orthopédiste m'a annoncé qu'il était hors de question que je reparte. Ils allaient m'opérer d'urgence.
J'ai eu 30 minutes pour faire venir mon frère de Liège récupérer ma fille et libérer la babysitter, appeler un ami pour me préparer un sac et supplier mon père de venir passer la semaine suivante chez moi jusqu'à ce que je sois capable de me débrouiller.
Puis j'ai fait une crise d'angoisse.
La rééducation d'une rupture du tendon d'Achille, c'est 6 semaines dans le plâtre sans mettre le pied à terre, un mois sur des béquilles, 6 mois de rééducation et le temps de récupération pour reprendre la danse... éventuellement.
Je vivais seule avec ma fille de 9 ans. Son père, qui n'est pas impliqué dans son quotidien, a catégoriquement refusé de m'aider. Durant 3 mois, j'ai dû trouver quelqu'un pour chaque jour l'emmener à l'école et me la ramener, et surtout la conduire et la reprendre à ses 10h de danse par semaine aux quatre coins de Bruxelles.
J'ai pris des taxis sur mes béquilles pour l'accompagner. J'ai cuisiné sur une jambe, fait le ménage sur une jambe, fait la lessive et le repassage sur une jambe. J'ai assisté à ses spectacles de danse sur une jambe.
J'ai ensuite littéralement réappris à marcher, à conduire, à trottiner, à pédaler... J'ai repris le yoga pour remettre ma cheville en route. Puis j'ai enfin recommencé la danse... avant de devoir réarrêter parce que... mon autre tendon me faisait souffrir.
Il m'a fallu plus d'un an pour récupérer plus ou moins toutes les fonctions de ma cheville gauche... qui demeure faiblarde. La compensation a réveillé des problèmes de ménisque, ma sciatique, un hallux rigidus...
Et j'ai pris 15 kilos.
Mais surtout, durant ces longs mois de récupération, j'ai géré ma vie comme la project manager que je suis de formation : depuis mon canapé, mon laptop sur les genoux, le portable à la main, orchestrant tout à domicile en essayant que ma blessure n'impacte pas trop le quotidien de ma fille.
Durant cette interminable rééducation, un soutien extérieur stratégique m'aurait fait le plus grand bien. On a beau être une maman solo guerrière, lorsque son tendon d'Achille lâche inopinément plongeant soudain notre quotidien dans un chaos indescriptible, on redevient une petite fille qui ignore comme gérer seule sa vie d'adulte.
Forte de mon vécu et de ma formation de coache, je vous accompagne à mon tour dans les écueils de la vie, y compris les blessures et les opérations imprévues.
Parce que quand votre corps vous trahit, il faut du temps et de la patience pour le réapprivoiser... et du soutien.
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